Il prit sa plume

Il aurait pu dire :

 ces tous des cons, moi j’éteins

Mais il prit sa plume puis écrit :

Criss de gang de crétins…

Vous entravez mon chemin

De vos paroles détritus

Remplis de blâme en tu

De ma langue de vipère

Je vous prédis l’enfer

De mes vers ténors

J’irais plus loin encore

Je transpercerai votre âme

D’une tranchante larme

À vous dire la vérité

...

Vous êtes pire que moé!

J’assume mon être

J’aspire à le parfaire

Je ne prends pas de haut

Quoi qu’en disent mes mots

Votre jugement impertinent

Est morbidement percutent

Criss de gang de crétins

Vous tuer l’herbe du voisin

Quelle fière allure

Vous semble vôtre imposture

Quel con j’ai été

De ne pas aimer, être moé

Chantal Duguay, le 01 Juin 2010

Des mots handicapés

Ce n’est pas gribouillis
Tous ces mots que j’écris
Si vous en êtes insensible
Je deviens invisible

Cette passion qui vous prend
c'est viscéral, en dedans
Impossible de freiner
Cette envie de créer

Mais quand le doute vous envahit
Que la peur des mots vous pétrit
C'est horrible, je vous le dis
C’est comme naître sans vie

Des lettres éparpillées
S’accouplent pour créer
Ce que je sais agencer
Mais pas orthographiés

Un poète sans papier
Je me suis improvisée
Papetier écorcer
Cordonnier mal chaussé

On m’a même crue imposteur
D’avoir livré mon cœur
Avec autant d’erreurs
Une honte d’auteur

Marque rouge sur ma passion
Comme celle d’une correction
C’est de la dysorthographie
Un handicap de l’écrit


Si barbouillis, je vous semble
C’est que ça y ressemble
Mais si vous avez les yeux
Vous les rendrez merveilleux